Actions en détention

Projets

Depuis 2010, la Compagnie du Jour intervient en détention, principalement au centre pénitentiaire de Grenoble-Varces, mais elle est aussi intervenue dans les centres pénitentiaires d’Aiton et de Saint-Quentin-Fallavier ainsi qu’à la maison d’arrêt de Gap. Elle a mené des projets très divers, autour du savoir-paraître, de la gestion de la violence… en s’appuyant sur divers outils (costumes, vidéo, lecture…).

Ces différents projets sont basés sur l’idée que l’approche artistique et le texte théâtral permettent d’ouvrir le dialogue autour de sujets complexes voire polémiques et d’inciter les détenus à se saisir de problématiques qui les concernent et à entrer en réflexion.

La Compagnie a notamment conçu deux actions phares :

  • Cirque, théâtre et philosophie

Depuis 2012, la Compagnie du Jour intervient tous les étés au centre pénitentiaire de Grenoble-Varces.

Durant cinq à six semaines, trois artistes (metteur en scène et en piste, auteure dramaturge, circassien) animent des ateliers quotidiens auprès d’un groupe d’une dizaine de détenus afin de créer avec eux un spectacle mêlant théâtre et cirque et composé de textes originaux écrits à partir d’échanges philosophiques avec les détenus autour d’une thématique forte (désir, doute, envie, colère, dignité…).

Depuis 2017 cette action fait l’objet d’un partenariat avec l’école nationale de cirque du Maroc Shems’y. Un sortant de l’école vient chaque année rejoindre l’équipe afin de se former à l’intervention en milieu carcéral.

  • Spectacle inducteur de dialogue

Ce projet a été mené pour la première en 2017 au centre pénitentiaire de Grenoble-Varces.

Il s’agit dans un premier temps de présenter à un groupe de détenus un spectacle ou une lecture-spectacle professionnel.le abordant des thématiques importantes (place de la femme dans la société, éducation, rapports père-fils…).

Dans un second temps, en s’appuyant sur le spectacle, les artistes et les détenus échangent sur une journée complète autour des thématiques.

Historique des projets

  • Prochain projet :

Ce(ux) qui reste(nt) (2024 – à venir)

Le projet s’appuiera sur le mythe d’Isis ; Isis, épouse d’Osiris, part en quête des morceaux éparpillés du corps de son mari pour lui permettre de retrouver son autorité et d’atteindre l’immortalité.

L’objectif est d’amener les détenus à réfléchir aux conséquences de leur situation (ce qui reste) : que reste-t-il de mes rêves ? de mes objectifs ? de mes intentions ? de l’idée que je me fais de moi-même ? ainsi que de mon entourage (ceux qui restent) ? de mon crédit auprès de mes proches ?

Le choix de cette thématique a été motivé par le constat d’un paradoxe : les détenus tiennent souvent des discours déçus envers les femmes or, force est de constater que ce sont souvent des « celles », des femmes, justement, qui restent auprès d’eux. Comment et pourquoi font-ils l’impasse tout à la fois sur l’absence des hommes et sur la présence de ces femmes ?

L’objectif est d’explorer cette contradiction. Une fois l’homme « brisé, éparpillé », qui s’occupe de recoller les morceaux ? d’assurer la permanence ? Qui continue à valoriser leur image auprès de leurs enfants ? Et une fois cela posé, quels nouveaux objectifs peut-on se fixer pour l’avenir ? que peut-on faire renaître à partir des cendres ?

  • Dernier projet réalisé :

L’espoir (2023)

L’objectif était de s’appuyer sur le mythe de Sisyphe et la pensée de différents philosophes pour questionner la confiance passive que l’on accorde à l’espoir.

« Une espérance, c’est un désir qui porte sur ce qu’on n’a pas. » disait André Comte-Sponville. L’espoir entretient mon insatisfaction ainsi que mes craintes pour l’avenir. D’autant plus qu’espérer c’est s’en remettre à l’inconnu, admettre notre impuissance et, en conséquence, abandonner à l’autre, au hasard, etc. son avenir. C’est pourquoi Sénèque écrivait à Lucilius : « Quand tu auras désappris à espérer, je t’apprendrai à vouloir ». Et Camus écrivait de Sisyphe, qui ne peut plus rien espérer : « Son destin lui appartient. » « La lutte elle-même vers les sommets suffit à remplir un cœur d’homme ». Plutôt que de s’abandonner à l’espoir, même s’il faut faire et refaire la même chose, ne vaut-il pas mieux s’investir pleinement dans l’achèvement de son but ?

2023Spectacle inducteur de dialogue : Le jour où elle est devenueA partir d’un monologue théâtral (lu), l’atelier a abordé la question de la place des femmes dans les sociétés modernes et leurs revendications.
2022Spectacle inducteur de dialogue : Mazroube !A partir d’une pièce de théâtre (lue) sur les petites violences du quotidien, l’atelier a abordé l’impact des petites violences sur le développement de la personne.
CTP : Amicalement l’autreL’atelier a tourné autour de la thématique de l’amitié en s’appuyant sur le mythe de Gilgamesh.
2021CTP : VirilitéL’atelier a tourné autour de la thématique de la virilité : La virilité est-elle un héritage ? Doit-elle être remise en cause ? Doit-elle être transmise ? Laquelle ? Etc.
Spectacle inducteur de dialogue : Et avec sa queue il frappeA partir d’un monologue théâtral (joué) autour des violences à l’école, l’atelier a abordé la thématique de l’éducation et des rapports parent-enfant.
2020CTP : On sème…L’atelier a tourné autour de la thématique de l’héritage immatériel, en lien avec la thématique de réflexion « Empreintes et héritages », sur laquelle a travaillé la compagnie entre 2019 et 2023.
2019CTP : Même pas peur !L’atelier a tourné autour de la thématique de la peur en s’appuyant sur le mythe de Cassandre.
Spectacle inducteur de dialogue : Et avec sa queue il frappeA partir d’un monologue théâtral (joué) autour des violences à l’école, l’atelier a abordé la thématique de l’éducation et des rapports parent-enfant.
2018Spectacle inducteur de dialogue : NourA partir d’un dialogue (lu) autour de la radicalisation, l’atelier a abordé la thématique du basculement dans la violence.
CTP : A en mourir d’envieL’atelier a tourné autour de la thématique « envie et jalousie » en s’appuyant sur Othello de Shakespeare.
Regard de l’autreCet atelier autour du « regard de l’autre » a eu lieu au centre pénitentiaire d’Aiton, à la demande du SPIP. Il s’agissait d’un atelier lecture et vidéo, mené en collaboration avec une vidéaste.
2017Spectacle inducteur de dialogue : NourA partir d’un dialogue (lu) autour de la radicalisation, l’atelier a abordé la thématique du basculement dans la violence.
CTP : De rage et de crisL’atelier a tourné autour de la thématique de la colère en s’appuyant sur L’Iliade d’Homère.
2016CTP (mineurs) : J’en douteCet atelier Cirque, théâtre et philosophie était destiné aux détenus mineurs du centre pénitenciaire de Grenoble-Varces. Il abordait la thématique du doute.
CTP : Ceux qui saventL’atelier a tourné autour de la thématique du doute.
Être, paraître et montrerCet atelier réalisé à la demande du SPIP était destiné à des jeunes sur le point de quitter la détention sans projet de réinsertion. Il a porté sur l’image de soi.
RepèresCes ateliers réguliers (une fois par mois) étaient destinés à prévenir la violence en s’appuyant sur des outils et une analyse artistique du rapport à soi, à l’autre et à l’environnement.
2015CTP (mineurs) : Faut pas rêver !Cet atelier Cirque, théâtre et philosophie était destiné aux détenus mineurs du centre pénitenciaire de Grenoble-Varces. Il abordait la thématique du rêve.
CTP : Des rêves…L’atelier a tourné autour de la thématique du rêve.
2014CTP (mineurs) : IntoléranceCet atelier Cirque, théâtre et philosophie était destiné aux détenus mineurs du centre pénitenciaire de Grenoble-Varces. Il abordait la thématique de la tolérance.
CTP : En route…L’atelier a tourné autour de la thématique du voyage, en lien avec un autre projet mené en EHPAD intitulé En voyage.
2013CTP (mineurs) : IndignesCet atelier Cirque, théâtre et philosophie était destiné aux détenus mineurs du centre pénitenciaire de Grenoble-Varces. Il abordait la thématique de la dignité.
CTP : Avis de tempêteL’atelier a tourné autour de la thématique de la dignité.
2012CTP : Hop ! Regardez-moi !L’atelier a tourné autour de la thématique du désir.
2010-2011Ateliers théâtrePendant deux ans, Henri Thomas a mené un atelier théâtre au centre pénitentiaire de Grenoble-Varces.