Quoi de mieux que la poésie pour faire entendre la beauté du monde ?
En cette période où la gaieté et la joie ont parfois du mal à trouver leur place et où, quelquefois, le monde qui nous entoure semble bien morose, nous souhaitons immerger le public dans une poésie qui raconte la beauté sous toutes ses formes : beauté des visages et des corps, beauté du diable et tyrannie du beau, beauté du geste et de la nature mais également beauté du verbe et magie des mots. Toutefois, n’éludons pas aussi la fragilité de cette beauté, si facilement abimée par le regard, les accidents de la vie et le temps qui passe… Mais ce caractère évanescent ne serait-il pas luimême une source d’émerveillement ? beauté des rides, beauté du souvenir et beauté de l’oubli…
Le spectacle de 40 minutes présenté dans la salle d’activité de l’EHPAD Bois d’Artas l’après-midi du 31 mai était une création collective qui réunissait des résident·e·s, la fille d’une résidente et une équipe artistique aux disciplines variées : un comédien, un circassien, deux musiciens et une auteure-dramaturge.
La matière textuelle sur laquelle nous avons travaillé était un montage de textes autour de la beauté. Ces textes étaient en partie tirés du recueil de poésie La Beauté – Éphéméride poétique pour chanter la vie (Editions Bruno Doucey), complétés par des textes originaux écrits par l’auteure Émilie Malosse au cours de la résidence.
L’idée était de faire entrer en dialogue textes, arts du cirque et musique : sons des corps, des instruments, des objets, de l’espace et des poèmes ; gestes rythmiques, mouvements acrobatiques et corps narrant. À la réflexion autour de la beauté apportée par les mots, répondaient les mélodies des musiciens et les mouvements, tantôt harmonieux, tantôt dissonants du circassien.
Et, surtout, à une voix, à un corps, en répondait un·e autre : voix jeunes et âgées, corps fatigués et corps fougueux prenaient ensemble en toute harmonie possession de l’espace.
En tout plus de 100 personnes ont pu assister au spectacle, dont une cinquantaine de résident·e·s, une quinzaine de membres du personnel et une trentaine de personnes extérieurs (invités et membres des familles).
Le spectacle était un montage des différents éléments travaillés au cours de la résidence, alternant improvisations et « morceaux » préparés (lectures et numéros). Il s’agissait aussi d’une première confrontation avec le public des éléments qui ont émergé de notre recherche artistique.